Une histoire qui commence...

Aion avait pour habitude de protéger ses élèves autant qu'il le pouvait. Sa dévotion le menait même à aller chasser les êtres malveillants qui rôdaient autour des élèves. La plupart du temps, il en ressortait sans la moindre égratignure. Cependant, ce jour-là, il avait reçu un mauvais coup sur l'épaule. Et, malheureusement pour lui, la lame qui l'avait blessée était ensorcelée pour que les blessures infligées se guérissent très lentement. Le démon était donc obligé de se faire soigner.

Aion alla donc à l'infirmerie, il frappa, on lui dit d'entrer. Il entra, il vit Naëlle, sans la reconnaître. La lumière du soleil entourait la femme, comme si elle était un ange. Aion crut, alors, voir celle qu'il aimait, mais malheureusement morte depuis des années.

*Aerith...*

Cette illusion attendrit le démon, et celui-ci lança un regard amoureux, et surtout, si chaud à Naëlle.

A cette heure, l'infirmerie est généralement vide. Personne ne se fait porter malade quand les cours sont terminés. Au moment où elle s'y attendait le moins, quelqu'un entra. Elle fit une moue agacée en le reconnaissant. Aion. Le bellâtre au coeur brisé. Mais sans qu'elle ne comprenne pourquoi, le démon la regarda tendrement, avec une chaleur si douce et si humaine au fond de ses yeux. Voilà une facette de sa personnalité qu'elle ignorait. Sans s'en rendre compte, elle venait de rougir. Pendant un instant ils restèrent face à face à se regarder.

A... Asseyez vous sur ce lit, Ai... euh M. Alexander. Je m'occupe de vous dans un instant.

Elle se retourna sur son bureau, un peu étourdie par cette sensation étrange. Pendant un cours instant elle chercha son stetoscope avant de se rendre compte qu'elle n'allait pas en avoir besoin. Elle n'avait d'ailleurs aucune idée de ce qu'avait Aion.

*Relax... Relax... C'est un patient, rien de plus.*

Grande inspiration. Expiration lente. Ayant repris un peu de contenance, elle se retourna enfin.

Qu'est-ce qui vous amène ?

Il s'était blessé en aidant des élèves... C'était mignon. Elle lui sourit sans rien dire et se mis au travail. De toute façon, elle n'avait aucune chance avec lui, il est homosexuel.... Dommage. Les pensées allaient bon train dans sa tête. Elle s'imaginait en train de l'embrasser. Divertie, elle renversa un peu trop de désinfectant sur la plaie.

Hop ! Je suis désolée, j'étais ailleurs. Pardon !

Les yeux clos, Aion se laissa faire. La proximité avec Naëlle faisat qu'il pouvait sentir aisément son parfum. Un doux et discret parfum. Aion ne comprenait pas pourquoi Naëlle lui demandait pardon. Les démons ne ressenent que les les douleurs extrêmes. Il ouvrit les yeux, et le plus naturellement possible dit :

Vous sentez si bon...

Il avait l'impression d'être dans son Eden, avec Eve...

Elle se sentit faiblir en l'entendant parler... Et pourtant ya à peine deux heures, elle le haïssait comme toute bonne ancienne chasseuse de démon. Lui avait l'air plutôt exténué. Ses yeux s'ouvraient et se fermaient lentement sous le coup de la fatigue. Elle avait presque fini ses soins. La blessure était plus impressionnante que grave...

Voilà, c'est prêt...

Il s'était endormi, la tête doucement posée sur l'épaule de la doctoresse. Elle le dégagea avec tendresse et l'allongea soigneusement sur le lit de l'infirmerie. Sans le quitter des yeux, elle fit le tour du lit pour tirer le rideau blanc, afin de lui laisser un peu de tranquilité. Ensuite elle se rassit à son bureau et regarda par la fenêtre l'air rêveuse. Sous sa main, un de ses deux pistolet jumeau brûlait d'impatience de détruire ce démon. Elle hésita un instant. Mais finit par ranger ses deux armes dans un tiroir dissimulé.

Le démon s'était endormi comme un bébé. Il commença, alors, à rêver. Rêver de l'amour qu'il avait perdu. Cependant, Aerith lui ordonna d'arrêter de se punir. Il fallait qu'il vive sa vie à lui et qu'il arrête de se tourmenter à cause du passé. Au bout d'une heure, le démon se réveilla lentement. Il aperçut l'ombre de Naëlle se projetant sur le rideau, et se souvint du drôle de rêve qu'il venait de faire.

*Même si ce n'est pas avec elle, il est vrai que je dois vivre, au lieu de m'empêcher de vivre à cause du passé...*

Le démon resta allongé, à réfléchir paisiblement et à se remettre en question... Il fut sorti de sa méditation par une vitre qui explosa. Par réflexe il passa à travers les rideau et recouvrit Naëlle avec son corps. Il saisit son énorme épée posée sur une table, au cas où.

Aion avait des reflexes impressionnants, elle avait à peine sortit ses armes qu'il était sur elle, pour la protèger. Elle sourit en constatant qu'il ne s'agissait que d'un galopin qui avait lancé une pierre par la fenêtre. Ca arrivait, de temps en temps. Elle savait qui c'était. Elle savait où le trouver. Mais bon, l'homme d'entretiens allait s'occuper de réparer cette fenêtre rapidement.

Vous êtes déjà réveillé ? Bien dormi ?

Il ne s'était écoulé que deux petites heures. Peut être que ça avait suffit à le remettre d'aplomb. Elle avait eu le temps de finir la paperasse qui l'attendait depuis une semaine sur son bureau. L'horloge indiquait bientôt l'heure de fermeture de l'infirmerie. Comme à son habitude, elle allait en ville, boire un verre dans un bar, pour passer le temps.

Lorsqu'Aion comprit que ce n'était qu'une simple pierre, il se releva doucement, un peu gêné. Il mit son épée, dans son fourreau, se trouvant sur son dos.

Oui Oui... J'ai bien dormi Il repensa à son rêve et mit en application ses résolutions. Il sourit à Naëlle, d'un sourire sincère et chaud.

Je vais vous laisser... Vous devez avoir votre vie... Au revoir... Il sourit à nouveau et s'apprêta à s'en aller.

Vous partez ?

Son ton trahissait sa déception. Elle tenta aussitôt de se rattraper.

Je suppose que vous devez, vous aussi, avoir votre vie et une tonne de chose à faire : préparer vos cours, vous occuper de votre fille, trouver l'âme soeur ...

Encore une fois ses pensées avaient dépassé ses paroles. Elle se mit à rougir en cherchant un moyen de s'en sortir. Elle lâcha les seuls mots qui lui vinrent à l'esprit.

De toute façon, vous êtes gay.

Aion devint pâle comme neige. Puis il se mit à exploser de rire.

C'est pour cela que Cirius me colle aux fesses... Tout le monde croit que je suis homo... Ah sympa...

Le démon était un peu gêné...

Elle le dévisagea avec de grand yeux bleus.

"Tout le monde crois " ? Ca veut dire... Que vous n'êtes pas homo ?

Comment avait-elle pu croire un truc pareil ? Où avait-elle été chercher ça ? Elle ne s'en souvenait plus. Tout ce qu'elle savait c'est qu'elle était extrêmenent mal à l'aise en ce moment. Lui aussi devait se sentir gêné. Soudain, elle éclata nerveusement de rire. C'était bête cette histoire. Tout ça lui paraissait maintenant tellement absurde qu'elle ne pu s'empêcher de rire. Elle se calma rapidement.

Vous venez boire un verre avec moi ?

Pourquoi pas. Vous avez une préférence pour le lieu ?

Aion se sentit, d'un seul coup, plus à l'aise.

Suivez moi, alors !

Alors qu'elle sortait, elle se rendit compte qu'elle était habillée n'importe comment. Pire que ça même. De plus elle avait oublié d'enlever sa blouse.

Attendez une seconde, j'arrive tout de suite.

Elle ouvrit une armoire, choisit une jolie robe et se cacha derrière le rideau blanc pour se changer. Elle fit le plus vite possible, remis une touche de maquillage en se regardant dans le miroir, et balança ses affaires pêle mêle dans l'armoire.

Je suis prête, on peut y aller. Je vais vous montrer un chouette bar où je vais souvent.

Suite

Aion attendit la jolie docteur. Lorsqu'elle fût prête, Aion posa son regard sur elle.

*Si belle...*

Je vous suis.

Le démon ouvrit la porte pour que Naëlle sorte la première.